Culpabilité et deuil périnatal : Comment transformer cette émotion en un hommage d’amour
Perdre un bébé est une épreuve déchirante. Les parents entament alors un voyage à travers les montagnes russes émotionnelles. Le deuil périnatal peut laisser un profond sentiment de vide et de douleur chez celles et ceux qui vivent cette expérience dévastatrice. Parmi les émotions tourbillonnantes qui les submergent, la culpabilité est souvent perçue comme l’une des plus accablantes. Cette culpabilité peut alors sembler inévitable. Cependant, il est important de comprendre cette émotion complexe pour alléger le fardeau qui pèse sur le cœur des parents endeuillés.
La Culpabilité : cette émotion déconcertante
La culpabilité est une émotion complexe et déconcertante qui peut se manifester de nombreuses façons après un deuil périnatal. Les parents, les mères notamment, peuvent se sentir coupables de ne pas avoir su mener à bien leur grossesse, ne de pas avoir pu protéger leur bébé ou encore de ne pas avoir détecté le problème plus tôt. Il arrive que les parent ressentent de la colère, de la tristesse ou aient besoin de s’éloigner de la situation.
La culpabilité peut se manifester de différentes manières selon les individus. En voici des exemples (dont la liste n’est pas exhaustive) que j’ai pu retrouver chez les personnes que j’accompagne. Chacun peut présenter un ou plusieurs comportements dont certains seront développés par la suite.
Comment se manifeste le culpabilité :
Un sentiment de responsabilité excessive : Les personnes ressentant de la culpabilité peuvent se sentir responsables de situations ou d’événements négatifs, même si elles n’en sont pas directement responsables.
Auto-blâme : Les individus peuvent se critiquer et se blâmer constamment pour ce qui s’est passé, même si d’autres facteurs étaient impliqués.
Des remords persistants : La culpabilité est souvent accompagnée de remords persistant concernant des actions passées, des décisions prises ou des comportements.
Un sentiment d’être indigne ou d’avoir échoué : Les personnes culpabilisantes peuvent se percevoir comme étant indigne d’amour, de bonheur ou de succès en raison de leurs actions passées.
De la rumination : La culpabilité peut entraîner une rumination mentale, où les pensées négatives et culpabilisantes tournent en boucle dans l’esprit de la personne.
Un certain évitement des autres : Certaines personnes se sentant coupables peuvent éviter les autres, par crainte d’être jugées ou critiquées. Elles se renferment sur elles-mêmes.
De la difficulté à se pardonner : La personne peut avoir du mal à se pardonner et à lâcher prise sur le passé, ce qui peut prolonger le sentiment de culpabilité.
Un réel sentiment d’injustice : La culpabilité peut s’accompagner d’un sentiment d’injustice, où la personne se persuade qu’elle mérite de souffrir pour des actions passées.
Des symptômes physiques : La culpabilité intense peut parfois se manifester par des symptômes physiques tels que des maux de tête, des maux d’estomac, des douleurs musculaires ou de la fatigue.
De la dépression et de l’anxiété : La culpabilité peut être liée à des symptômes de dépression et d’anxiété, car elle peut affecter profondément l’humeur et le bien-être émotionnel.
N’oublions pas que la culpabilité est une réaction normale face à un événement tragique, et qu’elle est souvent liée à un amour profond pour le bébé perdu.
Le Combat contre les « et si » et les « j’aurais dû »
Le deuil périnatal peut être accompagné de ruminations telles que « Et si j’avais je n’avais pas mangé ce poisson au restaurant la dernière fois ? Si je n’avais pas bu ce verre de vin alors que j’étais enceinte de 3 semaines ? Si je n’avais pas autant porté mon ainé dans les bras ? Si j’avais fait plus attention à mon ventre ? Si je m’étais plus reposée ? etc.” Avec des “si” on pourrait mettre Paris en bouteille, j’ai envie de dire !
Ces questions incessantes sont dévastatrices et peuvent empêcher les parents de faire leur deuil sereinement. Rappelons nous qu’aucun parent n’est parfait et qu’il est inutile de se blâmer pour des événements hors de notre contrôle. Ces pensées ne font qu’alimenter la culpabilité, et il est préférable de chercher des moyens plus doux et compatissants de faire face à la perte.
Se Permettre d’être imparfait et accepter sa vulnérabilité
Dans le processus de guérison, il est essentiel de se permettre d’être imparfait. La culpabilité peut souvent être alimentée par le sentiment de ne pas être à la hauteur en tant que parent. Ainsi, elle peut sembler écrasante, mais en se permettant d’être vulnérable et de reconnaître ses émotions, on peut commencer à alléger le fardeau de cette émotion lourde.
Le soutien émotionnel : une lumière dans l’obscurité
Face à la culpabilité qui semble sans fin, il est essentiel de chercher du soutien émotionnel. Les parents endeuillés peuvent trouver un espace de réconfort en partageant leurs sentiments avec des proches bienveillants, des groupes de soutien ou des professionnels spécialisés dans le deuil périnatal. La culpabilité peut sembler moins accablante lorsqu’elle est partagée et comprise par d’autres qui ont vécu des expériences similaires.
Trouver la compassion envers soi-même
Il est important de se rappeler qu’il est normal d’éprouver de la culpabilité après un deuil périnatal, mais il est tout aussi crucial de trouver de la compassion envers soi-même. Le chemin du deuil peut être difficile, et il n’y a pas de bonne façon de le traverser. En se traitant avec douceur et compassion, les parents endeuillés peuvent commencer à se libérer de la culpabilité et à se permettre de guérir à leur propre rythme.
Pratiquer l’auto-compassion : Traitez-vous avec bienveillance et indulgence. Au lieu de vous blâmer, parlez-vous comme vous le feriez à un ami cher, en étant compréhensif et compatissant.
Honorer la Mémoire de son Bébé
Honorer la mémoire de leur enfant peut être un moyen puissant de faire face à cette émotion. Cela participera aussi à la création d’un nouveau lien avec cet enfant disparu. On peut alors créer un espace dédié à son bébé, écrire des lettres ou encore s’impliquer dans des actions caritatives en son nom. De nombreuses possibilités existent, soyez créatifs et autorisez vous à faire ce que bon vous semble ! Tout cela peut apporter du réconfort et aider à transformer la culpabilité en un hommage d’amour.
Un chemin vers l’acceptation
La culpabilité qui accompagne le deuil périnatal peut sembler accablante, mais souvenez-vous que vous n’êtes pas seuls. Cherchez du soutien auprès de vos proches, de groupes de soutien ou de professionnels spécialisés dans le deuil périnatal. Trouvez la compassion envers vous-même, et rappelez-vous que faire face à la perte de votre bébé est une épreuve déchirante qui demande du temps et de la tendresse.
Pensez à honorez la mémoire de votre enfant avec amour, et permettez-vous de cheminer vers l’acceptation. Vous méritez de guérir et de trouver un espoir lumineux dans cette période d’obscurité. Si vous souhaitez vous faire accompagner, réservez votre première séance gratuite.
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